Un confinement brutal !

juillet 24, 2020

Le 24 mars à 20h, Modi, le premier ministre, a décidé un confinement général de 21 jours pour tout le pays, soit 1,3 milliard d'individus ! Il s'agissait bien sûr de tenter de contenir l'épidémie de coronavirus. À cette date, d'après le site Worldometer, on comptait 121 cas positifs en Inde et deux décès. Le lendemain, tous les moyens de locomotion du pays ont été mis à l'arrêt et l'accès aux grandes villes a été fermé. Cette annonce soudaine a créé la panique dans la population qui n'avait pas été préparée. Par la suite, ce confinement a encore été prolongé jusqu'au 8 juin. Malheureusement, on doit bien constater que le virus continue aujourd'hui d'infecter de plus en plus de gens en Inde ! Plutôt que d'aplatir la courbe de l'épidémie, le gouvernement a aplati la courbe du PIB ! La situation économique est désastreuse.


Les enfants vivants dans les rues ont souffert du confinement.
Les enfants vivants dans les rues ont souffert du confinement.

Les oubliés du confinement

Quand Modi a demandé aux Indiens de rester chez eux, il a oublié qu'un grand nombre n'avaient pas de « chez eux ». Le manque de préparation est absolument stupéfiant, ni les gouvernements locaux ni les experts n'ont été consultés.

Les plus affectés ont été les millions d'enfants qui vivent dans les rues des grandes villes. Le gouvernement a finalement ouvert des camps pour les rassembler. Des ONG ont aussi apporté de l'aide et de l'assistance médicale aux plus nécessiteux.

Une autre catégorie a également beaucoup souffert du confinement, ce sont les travailleurs « migrants ». Estimés à plus de 100 millions, ils constituent l'épine dorsale de l'économie dans les grandes villes. Ils sont venus de villages lointains pour y travailler. Du jour au lendemain, ils n'ont plus eu de travail ! Ne pouvant payer leur loyer, ils ont été mis à la porte et se sont retrouvés sur les routes, marchant des centaines et des centaines de kilomètres afin de rejoindre leur village d'origine et le reste de leur famille.

Sans réserve suffisante d'eau et de nourriture, sous un soleil de plomb, beaucoup se sont retrouvés en détresse en chemin. Aujourd'hui encore, certains errent sur les routes. Souvent, ils sont accompagnés de leurs parents âgés, les femmes portent leurs bébés. On rapporte des histoires exemplaires d'enfants d'une dizaine d'années qui ont réussi à conduire à vélo leurs parents malades ou blessés sur des centaines de kilomètres.

Ce confinement non préparé au lieu de contenir le virus a eu l'effet opposé. Les migrants quittant les villes ont dispersé le virus dans les campagnes.


Le confinement a jeté du jour au lendemain un nombre énorme de gens sur les routes.
Le confinement a jeté du jour au lendemain un nombre énorme de gens sur les routes. Sans travail, ces migrants s'en sont retournés vers leurs villages natals, emportant leurs maigres biens et également parfois le coronavirus avec eux.

Destruction de l'économie, pas du virus

En imposant l'un des plus stricts confinements au monde sans préparation, Modi a mis à mal l'économie du pays et plongé les plus pauvres dans de grandes difficultés.

D'après certaines estimations, plus de 120 millions de personnes ont perdu leur emploi du jour au lendemain. Et plus de la moitié de la population approche dangereusement d'une situation de famine.

Les partis d'opposition ont demandé au gouvernement d'aider la population en allouant une assistance financière de 10.000 roupies (125 €) aux personnes dans le besoin, mais ils n'ont pas été écoutés. Le gouvernement a simplement versé 500 roupies (6 € !) pendant trois mois à certaines catégories de la population.

Inde
Comme on peut le constater, l'Inde est encore en phase ascendante, le pic de l'épidémie n'est pas encore à l'horizon ! Ci-dessus, évolution de l’épidémie en Inde et ci-dessous, en Belgique
Belgique